La prophylaxie pré-exposition (PrEP) contre le VIH consiste, pour une personne séronégative, à prendre quotidiennement des médicaments antirétroviraux afin de réduire son risque d’infection par le VIH. La PrEP est une stratégie hautement efficace de réduction du risque d’infection et une composante centrale d’une approche complète à la prévention du VIH. Il est important de surveiller le recours à la PrEP afin d’améliorer son accessibilité. Toutefois, l’Ontario n’est pas doté d’un système de surveillance provinciale de l’utilisation de la PrEP.
Pour combler cette lacune, le Réseau ontarien de traitement du VIH (OHTN) est heureux de présenter ce rapport qui résume le recours à la PrEP et sa prescription en Ontario, de 2016 à mars 2020. Ce rapport contient des estimations projetées à l’échelle provinciale sur la base des données de dispensation de Truvada (y compris ses formes génériques) et de Descovy recueillies par IQVIA auprès de plus de 2 100 pharmacies ontariennes.1 Cette version actualisée et enrichie du rapport d’octobre 2019 de l’OHTN sur la PrEP (« HIV pre-exposure prophylaxis in Ontario ») décrit :
- une estimation du nombre, de la proportion ou du taux de personnes auxquelles la PrEP a été dispensée, globalement; en fonction du sexe, de l’âge, de la spécialité du/de la prescripteur(-trice), du type de paiement et de la région; et sous forme de ratio par rapport au nombre de premiers diagnostics du VIH (« ratio PrEP-besoin »);
- une estimation du nombre, de la proportion ou du taux de médecins et d’infirmière(-ier)s praticien-nes ayant prescrit la PrEP, globalement; en fonction du sexe, de la spécialité, du nombre d’ordonnances de la PrEP émises et de la région; et sous forme de ratio par rapport au nombre de premiers diagnostics du VIH (« ratio prescripteurs-besoin »).
Le rapport comprend également des données sur le recours à la PrEP chez les hommes gais, bisexuels, transgenres, bispirituels et queer (GBT2Q) en Ontario, venant du sondage Sexe au présent 2019, un sondage communautaire national annuel en ligne concernant la santé des hommes GBT2Q au Canada.
Pour plus d’informations sur ce rapport, veuillez écrire à [email protected]. Pour en savoir plus sur la PrEP, visitez www.ontarioprep.ca. Vous y trouverez des renseignements supplémentaires sur la PrEP et les moyens d’y accéder, indépendamment de la couverture d’assurance-médicaments.
Quelques résultats clés :
Le recours à la PrEP est en hausse
Le nombre estimé d’utilisateur(-trice)s de la PrEP en Ontario
a augmenté radicalement (de 6,6 fois) entre 2016 et 2019.
La plupart des utilisateurs de la PrEP sont des hommes
La PrEP est indiquée pour les hommes gais, bisexuels et autres HRSH qui répondent aux critères de risque. Comme on peut s’y attendre, la majorité des utilisateurs de la PrEP sont des hommes (97 %). Bien que l’utilisation de la PrEP ait augmenté tant chez les hommes que chez les femmes, l’augmentation est plus rapide chez les hommes.
Il n’est pas simple d’évaluer le recours réussi à la PrEP chez les femmes, car le risque global d’infection par le VIH est plus faible chez la femme et les lignes directrices relatives à la PrEP pour les femmes sont moins étoffées que pour les hommes
La plupart des utilisateur(-trice)s de la PrEP sont âgé-es de 20 à 39 ans
En 2019, 33 % des utilisateur(-trice)s de la PrEP étaient âgé-es de 30 à 39 ans et 26 %, de 20 à 29 ans.
Les gens obtiennent la PrEP principalement auprès de leur médecin de famille et ont une assurance privée pour la payer
du nombre estimé d’utilisateur(-trice)s de la PrEP ont obtenu leur prescription auprès de médecins de famille et d’omnipraticien-nes.
du nombre estimé d’utilisateur(-trice)s de la PrEP ont payé le coût de l’ordonnance au moyen d’une assurance privée.
Plus de médecins prescrivent la PrEP
Entre 2018 et 2019, le nombre estimé de médecins ayant prescrit la PrEP a augmenté de 32 %
La plupart des prescripteur(-trice)s de la PrEP sont à Toronto et à Ottawa
En 2019, Toronto et Ottawa comptaient le plus grand nombre de médecins ayant prescrit la PrEP – représentant collectivement six prescripteur(-trice)s de la PrEP sur 10 (60,7 %), bien que ces régions ne constituaient que 27,4 % de la population de l’Ontario. Cela peut s’expliquer par le fait que Toronto et Ottawa comptent un nombre plus élevé d’hommes gais, bisexuels et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HRSH) qui sont admissibles à la PrEP, et/ou le fait que des personnes se rendent dans ces villes pour l’obtenir. Il n’en demeure pas moins que le nombre de prescripteur(-trice)s de la PrEP a augmenté dans presque toutes les régions de l’Ontario entre 2018 et 2019.
Hausse du recours à la PrEP parmi les personnes qui en ont le plus besoin
Le ratio PrEP-besoin compare le nombre d’utilisateur(-trice)s de la PrEP au nombre de diagnostics du VIH dans un groupe démographique ou une région géographique donnée.
Nous utilisons le ratio PrEP-besoin pour vérifier si les groupes les plus affectés par le VIH bénéficient de l’expansion de la PrEP. Un ratio plus élevé dans un groupe indique une meilleure couverture de la PrEP en proportion de ses besoins.
Entre 2016 et 2019, le ratio PrEP-besoin :
- a augmenté chez les hommes et les femmes;
- a augmenté dans toutes les régions sanitaires et était le plus élevé à Ottawa, en 2019;
- était plus élevé parmi les hommes que les femmes.
Il n’est pas simple d’évaluer le recours réussi à la PrEP chez les femmes, car le risque global d’infection par le VIH est plus faible chez la femme et les lignes directrices relatives à la PrEP pour les femmes sont moins étoffées que pour les hommes.
Les hommes GBT2Q qui répondent aux critères de prescription utilisent la PrEP
Parmi les hommes gais, bisexuels, transgenres, bispirituels et queer (GBT2Q) de l’étude Sexe au présent 2019 qui répondaient aux critères de la PrEP en vertu des lignes directrices canadiennes, 36 % l’utilisaient.
Vous trouverez une foule de renseignements supplémentaires dans le rapport complet.
Footnotes
- IQVIA, anciennement Quintiles et IMS Health, Inc., est une société multinationale étatsunienne au service des secteurs combinés de la technologie de l’information sur la santé et de la recherche clinique.